La Foire du livre de Francfort tourne à l’affrontement. La présence d’un dirigeant du parti allemand d’extrême droite AfD au plus important événement mondial dans le domaine de l’édition a déclenché des incidents samedi, et la police est intervenue pour séparer des manifestants rivaux.
Plusieurs dizaines de manifestants d’extrême gauche ont crié « Les nazis dehors », tandis que des contre-manifestants scandaient « Tout le monde déteste les Antifa », a rapporté l’agence de presse allemande DPA. « Antifa » est le nom que se donnent les militants qui disent lutter contre le fascisme.
Björn Höcke, l’un des principaux dirigeants de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) dont il est l’une des figures les plus controversées, était venu assister à la présentation d’un livre de la maison d’édition Antaios, classée dans la droite dure. L’éditeur a notamment publié le best-seller Finis Germania (« La fin de l’Allemagne »), un livre de Rolf Peter Sieferle décrit par l’hebdomadaire Der Spiegel comme un ouvrage « d’extrême droite, antisémite et historiquement révisionniste ».
À un autre endroit de la foire, une conférence donnée par deux auteurs d’extrême droite a dû être annulée car la voix des intervenants était couverte par les protestations de manifestants, a indiqué DPA.
[…][…]
Höcke prenait part à la présentation du livre “Vivre avec les gens de gauche“, paru chez Antaios, maison d’édition de droite.
[…]Plus tard, une autre lecture, celle de deux auteurs du “Mouvement identitaire” (extrême droite), fut interrompue par les cris des manifestants.
[…]
La présence à la Foire du livre d’éditeurs orientés à droite avait déjà suscité au préalable de vifs débats. L’organisateur de la foire, la Fédération allemande du livre, a justifié l’autorisation donnée à ces stands par la liberté d’opinion et a appelé à une “confrontation active”. Antaios et d’autres éditeurs proches de la “Nouvelle droite” reprochent maintenant à la Fédération de ne pas avoir suffisamment protégé leurs stands des militants de gauche. Des inconnus avaient auparavant vidé le stand que tenaient en commun la revue philosophique Tumult et la maison d’édition Manuscriptum-Verlag qui coopère avec elle.
(Traduction Fdesouche)
