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Plutôt que de créer des polémiques qu’il estime stériles, l’universitaire Raphaël Liogier propose, dans une tribune au « Monde », d’élever le débat et de combattre la radicalisation par l’éducation.

Depuis 2012, avec Mohammed Merah, une nouvelle forme de terrorisme frappe les sociétés occidentales. Nous n’avons pourtant pas pris la mesure de sa nature et de ses conséquences en continuant à débattre de l’influence des Frères musulmans, de la compatibilité des valeurs de l’islam avec la modernité.

Nous avons mis en résidence surveillée des néosalafistes trop ostensibles ; les mêmes, parfois, que ceux que l’organisation Etat islamique (EI) appelle à éliminer. Nous avons imaginé des centres de déradicalisation inopérants. Dans une ambiance de polémique permanente, nous avons mêlé le terrorisme à la laïcité, l’antisémitisme, le foulard, la déchéance de la nationalité , voire à l’idée saugrenue de proscrire l’arabe dans les mosquées (après les attentats du Bataclan) alors que la plupart des djihadistes ne parlent pas cette langue (comme l’a bien compris l’EI dont le magazine en ligne est disponible en français).

Il est navrant de voir à quel point cette organisation a su exploiter notre aveuglement. Même si l’EI est aujourd’hui affaibli, d’autres organisations viendront. En fait, nous ne nous sommes pas contentés de brasser du vent, nous avons optimisé les chances de passages à l’acte.

Le pragmatisme revendiqué par le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, qui s’incarne dans sa conception d’une laïcité qui ne cède pas aux détournements identitaristes, laisse peut-être augurer un traitement enfin adapté au djihadisme 2.0. Mais, pour cela, il faut d’abord être clair sur la nature de la menace. […]

Le Monde

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