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L’interdiction du voile intégral au sein des hôpitaux et des transports en commun, prévue par la loi adoptée mercredi 18 octobre à l’Assemblée nationale du Québec, suscite de nombreuses critiques relayées par la presse canadienne.

La loi 62 va faire de moi une prisonnière”, estime Warda Naili, québécoise et musulmane, dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post Québec. “Même si cette loi ne va affecter qu’un petit nombre de citoyennes, ajoute la femme voilée, convertie à l’islam depuis ses 19 ans, son impact sera énorme dans nos vies. ” Warda Naili n’est pas la seule à s’élever contre le projet de loi sur la neutralité religieuse, adopté mercredi 18 octobre par l’Assemblée nationale du Québec (à 66 voix pour, contre 51).

Fruit de “deux ans de tergiversations” et “d’une décennie de débat sur les accommodements religieux”, selon La Presse, le texte prévoit, entre autres, l’interdiction du port du voile intégral pour les fonctionnaires et les citoyens de la province “autant dans les transports en commun que dans les hôpitaux”. Dans un éditorial cinglant, The Globe and Mail juge que la loi 62 “est une attaque directe contre la liberté religieuse”. Pour le quotidien de Toronto, le texte “cible un petit nombre de musulmanes se voilant le visage” et “promet d’exposer [ces femmes] à la discrimination, l’humiliation publique et l’abus”.

Le fait de découvrir le visage pour pouvoir s’identifier, pour communiquer et pour des raisons sécuritaires, ça peut se comprendre, concède Salah Basalamah, professeur agrégé à l’École de traduction et d’interprétation de l’université d’Ottawa, interrogé par Radio-Canada. Là où je ne comprends plus, poursuit-il, c’est le fait qu’on étende l’interdiction de la couverture du visage sur les transports publics. ’’ […]

Dans les pages du quotidien Le Devoir, l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale du Québec, Fatima Houda-Pepin, parle de la loi comme d’un recul pour les droits des femmes, un “cheval de Troie” qui “entraînera son lot de contestations judiciaires”. Un avis partagé par le gouvernement voisin de l’Ontario qui juge, souligne le National Post, la loi 62 contraire à la Charte canadienne des droits et libertés. […]

Personnellement opposé à cette législation, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a néanmoins précisé, jeudi 19 octobre, que le gouvernement fédéral n’entendait pas la contester le texte.[…]

Courrier international

Merci à valdorf

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