Le Premier ministre japonais Shinzo Abe devrait profiter de sa très large victoire aux élections législatives anticipées de dimanche pour lancer rapidement une révision de la Constitution et lui donner un tour nettement moins pacifiste, estiment les observateurs.
Il s’agit en pratique de modifier l’article 9 de la loi fondamentale par lequel le Japon s’interdit le recours à la guerre pour résoudre ses conflits internationaux. Selon l’interprétation donnée à cette disposition votée alors que les forces américaines occupaient le pays, l’armée japonaise, la Force d’autodéfense (FDS) selon son nom officiel, ne peut être utilisée pour l’attaque.
Cet article est considéré par ses partisans comme le fondement du Japon démocratique d’après-Guerre mais, dans les rangs conservateurs, on a tendance à estimer qu’il a été imposé pour humilier un Japon vaincu en 1945.
“M. Abe essaie de laisser une trace. Son projet premier a été de sortir l’économie de la déflation. Son second legs sera de modifier la Constitution”, commente Jesper Koll, qui dirige de fonds d’investissement en actions WisdomTree Japan.
Pour être adoptée, une révision de la Constitution doit pouvoir réunir une majorité des deux tiers des membres de chaque chambre du Parlement et une majorité lors d’un référendum.
Une première réforme législative a eu lieu en 2015, qui autorise le Japon à participer à des forces d’autodéfense collectives, c’est-à-dire à aider des alliés qui seraient attaqués.