Caché en Turquie, Abou Sakr, un des procureurs de Daech à Raqqa a fait couper 22 mains en un mois mais tente de se dédouaner.
(…) Selon lui, si la situation s’est dégradée, ce n’est pas seulement à cause de la « pression extérieure » mais des usages des djihadistes étrangers, et notamment français. « Il a toujours été clair que les mouhadjerin [les migrants] avaient priorité sur nous, les Syriens. C’est normal, ils ont tout abandonné pour le Tanzim. Il m’est arrivé d’avoir à juger leurs différends. » Un souvenir le fait sourire : « Deux Françaises, Oum Ayman Al-Fransi et Oum Mohamed Al-Fransi, mariées au même combattant… Elles n’arrêtaient pas de se chamailler. Il ne couchait pas assez avec l’une ou l’autre. Elles ont demandé que leur conflit soit examiné par la justice. Oum Ayman ne parlait pas arabe mais contestait tout ce que je disais. Elle réclamait du Coca en pleine audience et disait que c’était mieux organisé en France ! » Nous ne saurons pas comment les deux épouses ont obtenu justice. Mais nous apprendrons ce qui avait rendu fou cet autre Français d’origine algérienne, « Abou Khair Al-Fransi ». « Son fils avait joué avec un de ses camarades de classe à se montrer le sexe, ce qui peut être considéré comme un cas d’homosexualité. L’enfant le raconte à son père, qui se précipite à l’école et commence par tabasser l’autre gamin ainsi que tous les professeurs qui s’interposent. Dans la cour, il tire en l’air… Je fais envoyer une patrouille pour l’arrêter. Il avait contrevenu à au moins cinq règles, je me prononce donc pour une peine de quinze jours. Mais face à l’émir militaire qui m’ordonne de le relâcher, sous prétexte qu’il doit commettre une opération-suicide, j’ai obéi. »
(…) Paris Match