Ciblée par Manuel Valls pour des propos ambigus sur l’islamisme, l’Insoumise Danièle Obono n’est pas sur la même ligne que son leader Jean-Luc Mélenchon, qui fait bloc derrière elle.
“Il y a au sein de La France insoumise une dérive islamo-gauchiste, je l’attribue à Danièle Obono”, confie l’ex-Premier ministre. Dernier exemple en date : la députée de Paris n’a pas voulu qualifier de “radicalisé” un chauffeur de bus qui refusait de prendre le volant après une femme. “Quelqu’un qui ne voudrait pas s’asseoir après un juif ou un Noir, ce ne serait pas du racisme?” s’indigne Valls. Face à la tempête, les Insoumis font bloc. “Les polémiques peuvent être violentes et déstabilisantes, reconnaît Danièle Obono. Mais il y a toujours eu un soutien clair de Jean-Luc Mélenchon ; ça aide à se sentir en confiance et forte.”
“Militer dans des organisations majoritairement blanches, masculines avec des gens d’un certain âge, confie-t-elle, ça singularise d’autant plus quand on est une jeune femme noire.”
Son combat, assure-t-elle, c’est “l’antiracisme”. Pour elle, “la France est impérialiste”, sans quoi elle fermerait ses bases militaires en Afrique. Dans la gauche radicale d’où elle vient, on trouve Mélenchon “cocardier” voire “patriotard” et l’on dénonce un “racisme d’Etat”. “Ce terme, plaide-t-elle, on peut le discuter mais il y a un racisme qui est reproduit dans les institutions car elles sont le fruit de notre société.”