Le frère de Mohamed Merah, Abdelkader, vient d’être condamné à 20 ans de prison, cinq ans après les tueries de Toulouse et Montauban. Des frères Clain à Mohamed Merah, Le Figaro revient sur les raisons qui ont permis le développement d’une «galaxie djihadiste» en Haute-Garonne.
[…] En début d’année, le préfet de la région Occitanie, Pascal Mailhos, cité par La Dépêche du Midi , a insisté sur «l’ampleur du phénomène de radicalisation» en Haute-Garonne à l’occasion de la présentation du bilan de la délinquance 2016. Selon lui, le département compte, à lui seul, 300 individus fichés S, soit 26% de l’ensemble des signalés au niveau régional. Sur tout le territoire français, on dénombre un peu plus de 10.000 fichés S, selon les derniers chiffres communiqués. «La menace actuelle place la région Occitanie devant la région Paca. Au niveau national, nous sommes en deuxième position derrière l’Île-de-France», précise la préfecture au Figaro. […]«À la fin des années 1990, des éléments du Groupe islamique armé (GIA) venus d’Algérie circulent dans toute l’Europe, et certains s’arrêtent à Toulouse, explique le journaliste Jean-Manuel Escarnot. Leur rôle est alors secondaire: ils collectent des médicaments, de l’argent et des armes qu’ils envoient dans le maquis algérien». Ces personnes s’installent alors dans le quartier du Mirail et commencent à fédérer un petit groupe d’une dizaine d’individus qui s’intéressent à la cause palestinienne.[…]
Le journaliste explique également que le choc du 13 novembre a «secoué» la population locale, y compris au sein de la communauté musulmane. «Il y a un vrai travail au Mirail et dans d’autres cités toulousaines pour lutter contre le développement des thèses djihadistes. » […]
Sur le terrain, la préfecture entend également lutter contre la prolifération du djihadisme. Contacté par Le Figaro, Frédéric Rose, directeur du cabinet du préfet Pascal Mailhos, explique que «ce combat se mène sur deux fronts: la sécurité et la prévention». Concrètement, des cellules de suivi individuel ont été mises en place pour prendre en charge les personnes en cours de radicalisation, notamment les plus jeunes. «L’objectif est de maintenir ces individus attachés à la République», explique-t-il. Par ailleurs, les services territoriaux s’attachent à promouvoir les valeurs de la République, notamment la laïcité ou l’égalité. Du côté de la mairie de Toulouse, des mesures de réhabilitation du quartier du Mirail et des autres cités a été mis en œuvre afin de désenclaver ces quartiers.