Le tribunal correctionnel de Pontoise (Val d’ Oise) a condamné un individu, S.T., à huit ans de prison pour plusieurs agressions violentes au domicile de commerçants. Ce père de famille de 34 ans, originaire de la cité des Tilleuls du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) est le seul de l’équipe à avoir été identifié.
La retraitée de 67 ans, handicapée, s’avance à la barre. Mais, toujours sous le choc, elle est incapable d’évoquer l’agression subie avec son fils de 13 ans, dans leur pavillon du Thillay. Il était trois heures du matin, le 2 septembre 2015. […]
C’est cette agression du Thillay qui a mis les policiers sur la piste du prévenu. La Clio RS utilisée par l’équipe était volée et surveillée par la BRI, qui a assisté au retour des malfaiteurs au Blanc-Mesnil et a identifié S.T. Un homme, déjà condamné à 14 reprises pour des faits de petite délinquance qui avait visiblement changé de braquet.
Les rapprochements effectués par les enquêteurs ont en effet permis de retrouver deux autres agressions identiques, la première à Mériel le 4 avril, la seconde à Corbeil le 30 juillet. Un père frappé devant son fils de trois ans, des coups de crosse ou de batte de base-ball : les malfaiteurs n’ont pas reculé pour mettre la main sur un butin de plusieurs milliers d’euros, des bijoux. Les victimes ont été parfois sévèrement blessées. […]
«Je n’ai rien à voir » a soutenu S.T. à l’audience. «Je n’ai jamais frappé une dame, des enfants. » « Comment pouvez-vous affirmer cela ? À deux reprises on retrouve votre ADN », relève la présidente. «Ma cave a été cassée. On m’a volé du matériel, des gants. Et je postillonne beaucoup » répond-il. […]
La procureure avait auparavant requis 8 ans de prison. « Cette équipe a fait le choix de l’ultraviolence et de l’acharnement sur les victimes », avait-elle estimé. «Le choix était de violenter immédiatement les victimes pour prendre le plus possible. » Elle se tourne vers le prévenu : «Le traumatisme des victimes, c’est à vie. Elles se sont vues mourir»