L’étau se resserre autour de la maire de Paris. Dans son édition de mercredi, le Canard Enchaîné vient étayer nos révélations du 25 octobre sur l’emploi (non) occupé d’Anne Hidalgo entre 2000 et 2002, de nouvelles preuves à l’appui.
La maire de Paris finira-t-elle comme François Fillon ? D’après les calculs du Canard Enchaîné en kiosque demain, Anne Hidalgo a perçu indûment 116.000 euros entre 2001 et 2002. Ce n’est certes pas autant que les 900.000 euros qu’avait empochés l’épouse de l’ancien candidat des Républicains dans des conditions suspectes. Mais ces nouvelles accusations viennent sérieusement alourdir le dossier de l’emploi fictif de la maire de Paris, que nous avons ouvert par nos révélations de fin octobre.
Pour rappel, Capital a dévoilé, bulletins de paye à l’appui, qu’Anne Hidalgo avait perçu un salaire mensuel de 3.040 euros (+ 1.000 à 2.000 euros de primes) de la part du ministère du travail jusqu’en janvier 2003, alors qu’elle était devenue en mars 2001 première adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë, et pour cela rémunérée 5.575 euros puis 6.424 euros par mois. Problème : son job d’élue à temps plein ne lui laissait pas le temps d’assumer une activité annexe. Plusieurs de nos sources ont confirmé que l’emploi d’Hidalgo était imaginaire.
Dans le détail, Anne Hidalgo, inspectrice du travail en chef de son état, était détachée par le Ministère du Travail depuis novembre 2000 au cabinet de Marylise Lebranchu, ministre de la Justice du gouvernement Jospin. Très vite, comme nous l’avons raconté, elle s’est surtout consacrée à la campagne municipale de Bertrand Delanoë. Le Canard de ce mercredi révèle qu’elle a pourtant touché durant cette période deux primes de cabinet – pour un montant total de 3.500 euros par mois – en plus de sa rémunération du ministère du travail, alors qu’elle n’effectuait selon nos confrères, qu’une “partie minime de cette fonction”.[…]
A l’appui de ces nouvelles révélations du Canard Enchaîné, deux questions se posent : pourquoi Anne Hidalgo a-t-elle attendu août 2002 pour réclamer un détachement qu’elle aurait dû exiger dès l’automne 2000, ou au moins en mars 2001 ? Et ne devrait-elle pas désormais rembourser les rémunérations perçues jusqu’en juin 2002 ?