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De nouveaux témoignages révèlent que l’encadrement scolaire avait eu connaissance d’un comportement inapproprié de Tariq Ramadan envers des élèves, lorsqu’il enseignait au Collège de Saussure au début des années 90. À Genève, sa ville natale et son fief familial, Tariq Ramadan organise désormais sa défense avec Me Marc Bonnant et Me Yaël Hayat. (…)

Alors que ses agissements alimentaient la rumeur, au début des années 90, une information très précise a été communiquée à la direction du Collège de Saussure, a appris la Tribune de Genève. «À l’époque, j’ai compris que deux élèves de Tariq Ramadan avaient eu des relations sexuelles avec lui. Elles étaient complètement sous son emprise et en souffraient. J’en avais directement parlé avec l’intéressé, qui avait nié et s’était montré menaçant verbalement avec moi. C’était grave! J’avais donc décidé de tout raconter à une doyenne, dans les détails», témoigne un ancien élève. Si ce Genevois s’exprime aujourd’hui, c’est pour que tout sorte enfin. «Tariq Ramadan avait fait quelque chose d’interdit, en contradiction totale avec son éthique professionnelle et sa morale. Peu importe sa religion et ce qu’il est devenu, il a commis une faute.»

Les faits sont bel et bien remontés jusqu’au directeur du Collège de Saussure de l’époque. Celui-ci, âgé actuellement de 75 ans, confirme: «J’ai le souvenir que quelqu’un s’était adressé à une doyenne pour lui parler d’une jeune fille majeure, âgée de 18 ans, qui avait eu, selon lui, des relations sexuelles avec ce professeur. Mais elle n’avait pas dénoncé les faits. Nous n’avions donc pas ouvert de procédure.» Pourquoi cette jeune fille n’a-t-elle pas été entendue par la direction, dans la foulée, pour éclaircir les faits? Le retraité ne s’en souvient plus, mais il indique que «lorsqu’une dénonciation était faite par une victime ou ses parents, la direction agissait». Il confie avoir surtout veillé à ce que Tariq Ramadan, nommé doyen par son prédécesseur, ne mélange pas la religion à son enseignement. En tous les cas, cette histoire n’a jamais été portée à la connaissance du Département de l’instruction publique.

Normal? Dominique Föllmi, ancien conseiller d’État chargé de l’Instruction publique entre 1989 et 1993, n’a pas pu être joint ce soir. Informée par nos soins de ces nouveaux éléments, l’ancienne conseillère d’État Martine Brunschwig Graf, en poste entre 1993 et 2003, réagit fermement: «Normalement, la victime aurait dû être contactée et entendue par la direction mise au courant, même à cette époque. Et le département aurait bien sûr dû être informé.»

Face à tant de témoignages, elle «regrette de constater qu’autant de personnes se déclarent aujourd’hui avoir été au courant sans juger bon d’en informer l’autorité».

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