C’est la morosité au Syndicat du Livre, bras armé de la CGT – et historiquement du Parti communiste – qui pendant longtemps a contrôlé en partie la presse. Les imprimeries ferment, la presse décline, les suppressions de postes se multiplient, les français préfèrent lire sur internet, les troupes diminuent et la propagande ne porte plus. Plutôt que d’en tirer les conséquences et de s’éclipser – ou de tenter d’adapter son discours aux nouvelles réalités, le syndicat du Livre multiplie les blocages.
Un syndicat responsable du coût élevé d’impression et de vente des journaux français
Créé en 1944 alors que De Gaulle avait chargé la CGT d’imprimer les livres et les journaux en fusionnant les équipes issues de la résistance au personnel des journaux existants, le Syndicat du Livre a eu une puissance énorme jusqu’au tournant des années 2010. (…) Le syndicat de la presse participe au déclin de la presse en se payant abondamment sur sa logistique. Ainsi, grâce aux différentes primes et avantages, les salaires des ouvriers de l’entreprise se situent entre 4200 à 5000 euros. Presstalis est également grevée d’un taux d’encadrement particulièrement élevé, encadrement qui est payé entre 5700 à 7100 euros en moyenne. Ces coûts salariaux ont pour conséquence que « le coût d’un employé de Presstalis équivaut à nettement plus du double de celui des employés d’un autre logisticien, et son temps de travail est nettement inférieur de moitié », relève le Figaro en 2013. (…) D’autres affaires mettant en cause le Syndicat du Livre ont été découvertes par le passé (…) 5% du papier utilisé pour l’impression des journaux en France, était détourné par le syndicat du Livre au profit de la presse officielle cubaine (…) en 1991 la direction des NMPP (Nouvelles messageries de la presse parisienne, l’ancêtre avant 2009 de Presstalis) découvre une cache de 5000 armes dans ses entrepôts de Saint-Ouen, faite par le syndicat après la faillite de Manufrance en prévision du « grand soir ». L’affaire est étouffée. (…) Le discours, centré sur le « livre attaqué de toutes parts par le numérique » montrait la crispation des syndicats CGT qui refusent toute prise en compte du numérique autrement que comme un danger mortel… avant tout pour l’existence même du syndicat et de ses troupes. (…) Dans le numérique, pas d’impression contrôlée par un syndicat qui contrôle emplois, prix et conditions. Pas de discours journalistique calibré pour échapper aux menaces de grève de l’impression. Pas de censure, donc, et pas de contrôle possible. C’est peut-être bien tout le problème.
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