Fdesouche

Le récit d’une jeune propriétaire en conflit avec les locataires d’un logement social situé dans son immeuble. Ils avaient déjà fait de multiples signalements auprès de leur bailleur social. Elle a dû louer un autre appartement à 35 km de Grenoble tout en continuant à payer son crédit immobilier.

Juliette, on va l’appeler ainsi [*], se souvient bien du jour où elle a visité l’appartement qui allait, quelques mois après, devenir le sien. Un T3 immense, moderne, dans un immeuble ancien, dans le centre cossu de Grenoble. […]

: «Il y a quelque temps, ils m’ont crié : ‘On va te faire partir comme on a fait partir les deux autres…’ Et hier, c’est monté d’un cran puisqu’on m’a menacée de me faire sauter. J’ai porté plainte. »

« Mais au deuxième jour, tout a commencé. Cela a d’abord été le bruit, toutes les nuits, venant du dessus ». C’est-à-dire du quatrième et dernier étage du petit immeuble, là où le bailleur social Actis est propriétaire d’un appartement, occupé par une famille avec sept enfants. « Le plus jeune doit avoir deux ans, le plus vieux 20 ans. Le père n’est là que par intermittence et la mère, chez qui j’ai osé sonner au début, m’a dit qu’elle était souvent débordée. À tel point qu’elle m’a avoué qu’il lui arrivait de laisser tout en plan plusieurs jours d’affilée. »

Ce n’est pas fini. « J’ai dû nettoyer des quantités incroyables d’urine et de crachats sur mon palier où les enfants ont pris leurs habitudes. Un des grands jette constamment des œufs sur mon balcon, mais aussi des yaourts qui dégoulinent sur mes vitres et sur l’immeuble d’en face. Dans notre escalier, les sacs de poubelle s’entassent. Les encombrants aussi. On a eu des réparations, des nuisibles. Les voisins m’ont d’ailleurs raconté les campagnes de désinsectisation qu’ils ont dû demander tellement il y a de blattes… Et il y a quatre jours, quand je suis revenue faire une machine ici, j’étais sur mon balcon quand j’ai reçu une couche pleine de pipi et de caca sur le visage. Les mômes en rigolaient. » […] [* ]Parce que la jeune femme qui témoigne craint des représailles de la part de ses voisins, elle a préféré l’anonymat le plus complet. C’est ainsi que nous l’avons appelée Juliette et que nous n’avons pas donné son adresse à Grenoble.

Le Dauphiné

Merci à MarcelVincent

Fdesouche sur les réseaux sociaux