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Cheikh Ould Mohamed Ould Mkhaïtir, finalement condamné en appel à deux ans de prison, est sorti libre du tribunal. La veille, pourtant, le ministère public avait de nouveau requis la peine capitale à son encontre pour un billet de blog de fin 2013 contenant, selon le parquet, des « propos blessants et diffamatoires envers le prophète Mahomet ».

Le 10 janvier 2014, des milliers de manifestants avaient convergé vers le palais présidentiel, où le chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz les avait exhortés au calme en promettant de “prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre l’islam et son prophète”. “La justice s’est saisie de cette affaire et elle fera son travail mais soyez certains que l’islam est au-dessus de tout, de la démocratie et de la liberté”, avait-il déclaré. (Jeune Afrique)

La décision de la cour d’appel de Nouadhibou, dans le nord de la Mauritanie, sonne, probablement la fin de quatre années de cauchemar judiciaire pour Cheikh Ould Mohamed Ould Mkhaïtir – également identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed. Jeudi 9 novembre, ce musulman d’une trentaine d’années est en effet ressorti libre du tribunal, selon l’un de ses avocats, alors qu’il avait été préalablement condamné à mort pour « mécréance ». La cour d’appel a ramené sa peine à deux ans de prison, plus une amende de 60 000 ouguiyas (environ 145 euros), une peine d’emprisonnement que le jeune homme, arrêté en 2014, a donc déjà purgée.

A l’ouverture de son procès, Ould Mkhaïtir avait une nouvelle fois reconnu avoir « décelé dans son article des erreurs», qu’il avait «immédiatement corrigées dans un autre article». Il avait également exprimé «tout son repentir et ses excuses» et assuré la cour de sa «foi en Allah et en son prophète».

Dans son article, le jeune homme avait critiqué l’utilisation de la religion pour justifier certaines discriminations dans la société mauritanienne. Devant la cour, il avait dénoncé le traitement dont est, selon lui, «victime» sa communauté, les Maalmines (forgerons), «tant au plan social que religieux». […]

Amnesty invite aussi les autorités à tout faire pour que le blogueur «retrouve sa dignité et puisse vivre sans craindre pour sa vie». Mais, selon plusieurs sources, Ould Mkhaïtir pourrait être accueilli dans un pays étranger pour des raisons de sécurité. Cette affaire a en effet déchaîné les passions au sein des milieux religieux conservateurs qui manifestaient régulièrement pour demander l’exécution du blogueur.

Le Monde

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