Léon Chen est aux aguets lorsqu’il pilote un groupe de touristes chinois à travers les rayons de parfumerie, de maroquinerie de luxe ou de caviar des grands magasins parisiens: “je les avertis que Paris est dangereux”.
L’attaque spectaculaire début novembre d’un groupe de touristes chinois en région parisienne a renforcé les craintes de ce guide, bien placé pour savoir que de candides touristes aux bras chargés de sacs sont des proies de choix pour des détrousseurs. Surtout s’ils sont Chinois, réputés pour transporter de fortes sommes en liquide.
“Les deux derniers groupes que j’ai eus ont été volés dans ce magasin”, dit-il en menant ses clients dans les Galeries Lafayette. En une fraction de seconde, un sac posé par terre disparaît, ni vu ni connu…
Samedi, l’ambassade de Chine en France a enjoint à ses ressortissants de “relever leur niveau de vigilance”, puis, lundi, le ministère chinois des Affaires étrangères a pressé Paris de “résoudre au plus vite” la dernière attaque, du 2 novembre: agressés à la bombe lacrymogène, des touristes chinois ont été dépouillés sur le parking de leur hôtel trois étoiles en région parisienne.
Pour les Chinois, autrefois, la France était le pays du “romantisme”.
“C’était la douceur de vivre, la galanterie. Cette image est ternie”, souligne Jean-Francois Zhou, propriétaire de l’agence de voyages Ansel.