Alain Juppé se mettrait-il “en marche”, pas à pas ? Il semble en tout cas en avoir franchi un nouveau, vendredi 10 novembre dans le train qui l’amenait de Bordeaux à Paris pour les commémorations du 11-novembre. L’ancien Premier ministre n’y a pas tari d’éloges au sujet du chef de l’État et lui a même tendu la main en vue d’une éventuelle alliance pour les élections européennes de 2019, ce qui redéfinirait cette union de la droite et du centre à laquelle il tient tant.
Sud Ouest rapporte qu’avant ce trajet, le maire de Bordeaux “avait relu le discours sur l’Europe prononcé par le Président à la Sorbonne début octobre“. Verdict de l’ex-candidat à la présidentielle : “Peu de choses à redire. ” Un commentaire tout en sobriété qui équivaut sans doute à quelque chose comme un 9/10 suivant un barème juppéiste. Et d’ajouter, dans la même veine : “J’ai bien aimé l’expression ‘bien commun’ utilisée par Emmanuel Macron pour parler des valeurs européennes. Je l’avais d’ailleurs utilisée pendant ma campagne. ”
Sans surprise séduit par le discours très européen d’Emmanuel Macron, Alain Juppé se montre donc ouvert à une alliance électorale pour les européennes qui auront lieu dans deux ans, scrutin sur lequel il table “pour approfondir la recomposition du paysage politique“, d’après Sud Ouest. “Pas convaincu que le clivage droite-gauche ait disparu” à la différence du chef de l’État, le finaliste de la primaire de la droite est en revanche persuadé que l’Europe“est un élément très clivant“. “Il va jusqu’à souhaiter la constitution d’un ‘grand mouvement central’ pour le scrutin européen“, ajoute le quotidien régional. […]
Emmanuel Macron songerait justement à réformer le scrutin européen, en revenant à des listes nationales, comme c’était le cas avant 2004, par opposition au système actuel composé de huit grandes circonscriptions. Avec l’idée de constituer une grande liste pro-européenne commune avec toutes les composantes de la majorité élargie (LREM, Constructifs, MoDem, UDI, radicaux) , qui affronterait alors des listes plus ou moins eurosceptiques (FN, LFI), ainsi que celles de partis qui peinent à définir une ligne claire sur les enjeux européens (LR, PS). […]