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Mon fils aîné, nageant dans ses considérations d’enfant de 4 ans, essaie de trouver combien de personnes peuvent être son meilleur ami. “Mes meilleurs amis sont vous, maman et mon frère et …” Mais même la joie d’un enfant n’est pas à l’abri dans cette inquiétante période politique. Les images de violence de cet été à Charlottesville, en Virginie, ont suscité de nombreuses questions. “Certaines personnes détestent les autres parce qu’ils sont différents”, lui dis-je, mollement. Une panique enfantine mais distincte entre dans sa voix. “Mais je ne suis pas différent.”

Il est impossible de transmettre le mélange de chagrin et de peur que je ressens pour lui. L’élection de Donald Trump a clairement montré que j’enseignerai à mes garçons la leçon de la génération précédente, leçon que j’ai failli esquiver. Je leur apprendrai à être prudent, je leur apprendrai le soupçon et je leur enseignerai la méfiance. Bien plus tôt que je ne le pensais, je devrai discuter avec mes garçons de s’ils peuvent vraiment être amis avec les Blancs.

(…)

Nous pouvons toujours prétendre que nous sommes amis. Si une amitié civique significative est impossible, nous pouvons nous contenter d’une simple civilité – partager des boissons et regarder le match. En effet, même dans l’Amérique de Donald Trump, je n’ai pas renoncé à être amis avec tous les Blancs. Ma femme bi-ethnique, qui est mon amie la plus fidèle, comprend qu’elle est considérée comme une femme blanche, même si son frère et son père ne le sont pas. Parmi mes amis les plus chers, à la fête de mariage, dans la variété de parrains et marraines des enfants, beaucoup sont blancs. Mais ce sont des amis qui ont manifesté, se sont précipités dans les aéroports pour protester contre le travel ban du président, des gens qui ont partagé les risques exigés par la force et la décence.
NyTimes

(Merci à Jean MAry)

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