Photo : A Ngouboua (Tchad), des femmes attendent la distribution de denrées dans un camp de réfugiés. Le taux de fécondité est d’environ 6 à 7 enfants par femme dans les pays du Sahel. Cette disparité explique que, selon les Nations unies, les trois quarts de la croissance soient concentrés dans la région africaine intertropicale en 2050.
Pour les signataires du manifeste « Avertissement à l’humanité », la croissance démographique continue pose le problème de la gestion des ressources disponibles.
Le constat n’est pas discutable. Depuis le premier « avertissement » des scientifiques à la planète, en 1992, l’humanité a augmenté de 2 milliards d’individus, pour atteindre, 7,6 milliards, selon la dernière révision des Nations unies, dans son rapport de juin 2017. Soit une croissance de 35 % qui alerte les scientifiques, au regard notamment des capacités de la planète à nourrir cette population.
Pour autant, le constat ne vaut pas prévision. Car depuis une cinquantaine d’années, la croissance diminue. Des + 2 % annuels dans les années 1960, on est passé à + 1 %. Et on devrait arriver prochainement en dessous du seuil de 1 %. Par ailleurs, le taux de fécondité qui était de 5 à 6 enfants par femme a été divisé par deux, soit 2,5 aujourd’hui en moyenne.
Ce mouvement de décroissance de l’augmentation de la population était déjà à l’œuvre lors du premier appel des scientifiques au début des années 1990. Pourtant, la planète supporte bien 2 milliards d’habitants supplémentaires. Et, malgré une baisse de la fécondité persistante au niveau planétaire – bien qu’inégalement répartie –, la population mondiale va continuer de croître. Et en 2050, nous compterons de nouveau 2 milliards d’humains supplémentaires. Nous devrions être, selon les prévisions des Nations unies, environ 9,8 milliards. Et 11,2 milliards d’individus à l’horizon 2100. Nous n’étions qu’un milliard sur la planète au début du XIXe siècle. […]