Fdesouche

Un soir glacial de février 2016, il nous avait invités chez lui au Chesnay (Yvelines), dans la banlieue parisienne. Pour arriver à son pavillon, en sortant du Transilien, il avait fallu longer le morne cimetière Notre-Dame de Versailles. Cédric Rey se présentait comme un survivant de la tuerie du Bataclan. Un membre de l’association Life for Paris, qui rassemble les victimes des attaques du 13 Novembre, nous avait donné son numéro de téléphone : il s’était porté volontaire. Libération préparait à l’époque un dossier sur le thème de la reconstruction psychologique, trois mois après les attentats de Paris et de Saint-Denis.

 

Cédric Rey parlait beaucoup. Enormément même. L’entretien avait duré presque trois heures. Au fil de la discussion, il avait bu plusieurs verres. Son comportement était-il anormal ? Certainement. Mais la plupart des survivants que nous avions rencontrés souffraient de stress post-traumatique. Certains pleuraient en racontant cette nuit-là, d’autres étaient pâles et cernés à force de ne pas dormir, quelques-uns avalaient beaucoup de médicaments. Sauf que Cédric Rey, lui, mentait. (…)

Fdesouche sur les réseaux sociaux