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Débat sur le bilan des 10 premiers mois de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis avec :
Jean-Eric Branaa, Maître de Conférences politique US (Paris 2 Assas), auteur de “Trumpland” (2017)
Anne Toulouse, journaliste, vit aux Etats-Unis depuis 20 ans, ex-correspondante RFI, auteur de “Bienvenue en Trumpie” (2017)
Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, chargé du Figaro Vox, auteur de “Les nouveaux enfants du siècle: Djihadistes, identitaires, réacs.” (2016)
Sylvain Cypel, ancien directeur de la rédaction de Courrier International et correspondant du Monde

– EUROPE 1, 13 novembre 2017, 19h00


EXTRAITS :

Alexandre Devecchio : «Les opposants à Trump n’ont toujours pas compris que c’est fait, qu’il est élu, toutes les semaines ils disent qu’il sera destitué ou qu’il a gagné grâce aux Russes. C’est la clef de sa stabilité dans les sondages depuis son élection.»

 
Frédéric Taddei : «Alors qu’en France, quelques semaines après son élection, tout président baisse dans les sondages, Trump, malgré les limogeages et problèmes avec son parti, reste stable et la grande majorité des Républicains revoteraient pour lui.»

 
Jean-Eric Branaa : «La base de Trump n’a pas bougé d’un iota depuis son élection le 8 novembre 2016. Trump gouverne pour ceux qui l’ont élu, ce qui fait très plaisir à sa base (…) Les démocrates se mettent à s’opposer systématiquement à lui sur tout et n’importe quoi.»

 
Jean-Eric Branaa est en désaccord avec Sylvain Cypel qui dit que Trump n’a pas fait grand chose : «Trump a agi par voie de décrets, décisions ministérielles, et au Congrès beaucoup de choses sont passées avec la loi de révision qui est quand même très importante.»

 
Jean-Eric Branaa : «Les opposants de Trump sont rentrés dans une folle spirale pour essayer de déstabiliser cet homme qui n’attendait que ça parce qu’il avait annoncé qu’il s’attaquerait à l’Establishment et nettoierait le bourbier et il aime la castagne.»

 
Anne Toulouse : «La société civile a voté Trump car il promettait de réviser le code fiscal des petites entreprises, et ça c’est très important, croyez-moi, j’en ai eu une et j’aurais pleuré de reconnaissance s’il avait été simplifié : facture compta divisée par 2!»

 
Alexandre Devecchio : «Les ouvriers blancs américains se sont sentis trahis par le parti démocrate qui est parti dans une fuite en avant des politiques des minorités. Ils n’ont pas compris pourquoi l’un des derniers décrets d’Obama portait sur les toilettes transgenres.»

 
Jean-Eric Branaa estime pour sa part que les ouvriers ne sont pas la première cible de Trump (qui est les entreprises) mais qu’ils bénéficieront de l’application de son programme protectionniste et de sa réforme des impôts.

 
Jean-Eric Branaa à Sylvain Cypel : «Sur la Chine, Trump est allé cherché un soutien pour résoudre la crise coréenne, a fait de la géoéconomie en allant chercher 235Mds$ de #contrats, et a [menacé] de quitter l’OMC, et il a l’avantage. Pour l’instant, Trump fait ce qu’il a dit.»

 
Anne Toulouse : «Trump a été élu parce qu’il était différent. Donc il reste lui-même. Ses méthodes consistent à pousser sur les institutions jusqu’à ce qu’elles cèdent et à faire le contraire de ce qui n’a pas marché.»

 
Jean-Eric Branaa ironise sur «Le Mouvement Énorme “We’re Still In”» (9 Etats) censé compenser la sortie des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le Climat : «C’est juste impossible car c’est l’Etat Fédéral qui est signataire de la COP21». Branaa s’inquiète pour l’environnement.

 
Anne Toulouse : «Dieu fait partie de la vie des Etats-Unis. Les présidents américains sont religieux par nature, vont à la messe tous les dimanches. Il y a même une église face à la Maison Blanche, ils prêtent serment sur la Bible. Donald Trump prie.»

 
Alexandre Devecchio : «Trump marque le début d’un Nouveau Monde. Les politiques pensaient que la technocratie et le marché feraient l’Histoire. Trump, c’est le retour de la politique par les perdants de la mondialisation. On va voir apparaître des leaders populistes.»

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