Mercredi 3 mai 2017 dans la matinée, Henri Guaino est interrogé sur Europe 1 sur la possibilité de gouverner avec Marine Le Pen. “Sauf circonstances exceptionnelles, non, je ne ferais pas ce choix”, répond-il. Quelques heures plus tard, au milieu de l’après-midi, celui qui est encore député LR transmet par mail des éléments de langage à son collègue apparenté FN Gilbert Collard.
Deux textes qui, selon nos informations, faisaient office de proposition pour le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron qui aura lieu deux jours plus tard. Dans le détail, ces éléments de langages (que Le HuffPost publie en intégralité) étaient censés nourrir la conclusion que la candidate frontiste aurait à déclamer devant son adversaire.
“Qui êtes-vous pour juger les Français d’Algérie?”
Le premier texte, solennel, est bâti sur la forme de l’anaphore. “Ma France, c’est la France fière d’elle-même, de tout ce qu’elle a accompli de plus grand et de plus beau, fière de son histoire, de sa culture, de son art de vivre, de sa science, de sa littérature. Ma France, c’est une civilisation qui veut vivre, qui veut s’enrichir, qui veut se développer, qui veut se transmettre”, commence le texte, s’adressant ensuite à l’adversaire du jour: “Votre France M. Macron, c’est un pays qui cultive la haine de soi dans la repentance, et c’est la haine de soi qui ouvre la porte à la haine des autres”.
Le second est plus incisif: “Qui êtes-vous pour juger que les Français d’Algérie ont perpétré des crimes contre l’humanité? Avez-vous souffert de ce drame de l’Algérie dans votre chair? Jaurès, que vous devriez connaître mieux que moi, disait ‘ce qu’il faut ce n’est pas juger toujours, juger tout tout le temps’. Que peuvent penser de votre jugement ceux qui ont tout perdu, parfois même perdu à jamais le corps de leur père?”.