La ville de Vukovar est assiégée au cours du mois d’août 1991 par les forces de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (à majorité serbe) au cours de leur offensive en Croatie et subit un bombardement intensif qui confine la population dans les caves pendant trois mois, sans aucune aide humanitaire.
Après 87 jours de siège, le 18 novembre, les 1500 combattants croates du commandant Mile Dedaković qui défendaient encore la ville se rendent, laissant la population en proie aux exactions des troupes serbes de Vojislav Seselj qui pénètrent dans une cité réduite à un champ de ruines et de cendres. La population est alors réunie dans le stade, les hommes en âge de se battre sont séparés des femmes, des enfants et des vieillards. On ne reverra jamais les premiers. Le même sort attend les 420 blessés de l’hôpital où se trouvait entre autres un volontaire français, Jean-Michel Nicollier, âgé de 25 ans.
Le 18 novembre, le délégué du CICR, Nicolas Borsinger, s’impose à la table des négociations de la reddition et exige d’enregistrer les noms des combattants croates qui se rendent. C’était la preuve que ces personnes étaient en vie et s’étaient rendues. Ainsi environ 200 personnes ont été sauvées.
Mais le matin du 20 novembre, 264 personnes ont été transférées depuis l’hôpital de Vukovar, par bus, juste avant l’arrivée du CICR, au mépris total de l’accord de neutralisation de l’hôpital signé la veille par les parties s’engageant à placer l’hôpital sous la protection du CICR. Ces personnes seront exécutées le jour même à Ovcara. Le massacre de Vukovar a ensuite été jugé par le TPI à la fin des années 2000.