La question qui a déchiré les Etats-Unis cet été se pose désormais en France : faut-il débaptiser les rues et déboulonner les statues qui rendent hommage à des personnages dont l’héritage est aujourd’hui controversé ? Le Nouvel Obs propose à ses lecteurs de voter pour débaptiser ou non les rues portant le nom de différentes personnalités historiques : Thiers, Robespierre, Louis XIV, Mitterrand, François Ier, Maurice Thorez, Colbert, Saint Louis, Mao, Jules Ferry, Napoléon, Danton, Lazare Carnot, Gallieni
1/15 Adolphe Thiers (1797-1877)
La puissance romantique du souvenir de la Commune de Paris (mars-mai 1871) a terni son image depuis longtemps. Beaucoup ne voient aujourd’hui en Adolphe Thiers que le chef de gouvernement qui, depuis Versailles, organisa la répression impitoyable de la Commune, cette révolution qui avait enflammé la capitale. Souvenons-nous aussi que les premiers républicains, les Gambetta et les Ferry, voyaient surtout en lui « le libérateur du territoire » : l’habile politique qui avait su négocier la fin de l’occupation du pays par les Prussiens. […]
5/15 Jacques Cathelineau (1759-1793)
En pleine Révolution française, ce catholique royaliste mobilise les hommes de son village, le Pin-en-Mauges, pour combattre les républicains. Des années plus tard, cet héritage antirépublicain rend scabreuse l’érection d’une statue lui rendant hommage en son village. […]
8/15 Jean-Baptiste Colbert (1619-1683)
Le « contrôleur général des finances » de Louis XIV garde l’image de l’administrateur scrupuleux qui, en encourageant la création de grandes manufactures et en développant la marine, a rendu la France plus riche et plus puissante. Il rédige aussi, juste avant de mourir, les ordonnances qui forment le Code noir (1685), organisant ainsi l’esclavage dans les colonies de la couronne. Cette statue de Colbert trône devant l’Assemblée nationale, à Paris.
La déboulonner ? […]
9/15 Louis IX, dit Saint Louis (1214-1270)
Irréprochable chrétien – ce qui lui valut l’auréole –, il appliqua à la lettre les consignes des conciles. Et c’est fidèle à celles-ci qu’il impose aux juifs le port de la « rouelle », un insigne en tissu fait pour les distinguer du reste de la population. Il devient ainsi un des promoteurs de l’antijudaïsme médiéval. […]