Extraits de l’éditorial du Monde intitulé “Viktor Orban contre George Soros, une croisade dangereuse”.
Au-delà du cas Soros, les démocrates européens ne peuvent rester indifférents à la volonté assumée de la Hongrie de devenir le laboratoire d’une Europe nationaliste et xénophobe, aux antipodes des valeurs de l’Union.
Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, est assuré de remporter le combat singulier, mais ô combien symbolique, qu’il a engagé contre le milliardaire d’origine hongroise George Soros. Le résultat de la consultation lancée par M. Orban le 1er octobre et auquel les électeurs hongrois devaient répondre jusqu’au 26 novembre sera connu dans les prochains jours. Mais il ne fait aucun doute. Soutenue par une imposante campagne publicitaire et médiatique, la dénonciation virulente du « plan Soros » devrait être plébiscitée.
Depuis des mois, en effet, Budapest a fait du financier-philanthrope George Soros l’ennemi public numéro un du pays. Il l’accuse tout bonnement de fomenter un complot contre sa Hongrie natale et d’œuvrer, avec le soutien de la Commission européenne, à un plan destiné à accueillir sur le Vieux Continent un million de réfugiés par an et de les installer d’autorité dans les pays de l’Union européenne. Histoire d’ulcérer un peu plus les Hongrois, ce « plan Soros » imaginaire imposerait de sévères sanctions aux pays qui refuseraient d’accueillir des réfugiés. […]
L’Union européenne et la France en premier lieu ne sauraient se laver les mains de cette affaire. […]