Selon le témoignage d’un ex-membre du groupe Noir Désir, Bertrand Cantat avait tenté d’étrangler sa petite-amie à la fin des années 80. Et d’autres révélations recueillies par Le Point décrivent un homme violent envers ses compagnes.
L’étau se resserre. Une enquête menée par Le Point fait des révélations fracassantes sur la personnalité de Bertrand Cantat. Condamné à huit ans de réclusion pour la meurtre de sa compagne Marie Trintignant en 2003, le chanteur de Noir Désir aura été défendu avec acharnement par son ex-épouse Kristina Rady. Durant le procès, la femme de l’artiste décrit un homme passionné mais non violent, « qui n’a jamais levé la main sur quiconque ». « Ni sur moi ni sur une autre » maintient-t-elle jusqu’au bout alors les ex-petites amies du rockeur sont interrogés par le justice. La vérité semble aujourd’hui tout autre.
Dans un long article publié mercredi soir, Le Point donne la parole à un ancien membre de Noir Désir qui a préféré garder l’anonymat. « Kristina m’a vu et elle m’a demandé, à moi et à tous les autres membres du groupe, de cacher ce que l’on savait. Elle ne voulait pas que ses enfants sachent que leur père était un homme violent. Je savais qu’il avait frappé la femme avec qui il était avant Kristina. Je savais qu’il avait tenté d’étrangler sa petite amie, en 1989 » déclare-t-il.
« Je savais qu’il avait frappé Kristina. Mais, ce jour-là, nous avons tous décidé de mentir. Nous étions tous sous son emprise. Et nous pensions qu’il se soignerait » avoue le témoin. Si les langues se délient aujourd’hui, cela n’a pas été le cas jusque là, créant une véritable omerta autour de la personnalité extrême de Bertrand Cantat. « Beaucoup de gens dans le milieu bordelais savaient que Kristina avait été battue avant l’affaire Vilnius, mais ils se sont tus » explique un journaliste de la région Sud-Ouest d’où est originaire le musicien.
Nos confrères racontent aussi les tensions entre François Saubadu, le nouveau compagnon de Kristina rencontré en avril 2009. Le 22 mai de la même année, elle l’appelle en urgence pour qu’il vienne la chercher alors qu’elle s’est remise avec Bertrand Cantat quatre jours auparavant. Elle a pris soin de cacher ses enfants chez sa voisine. « Clairement, elle les laissait chez nous pour les protéger. Je n’ai aucun doute là-dessus. Elle avait peur que son mari ne vienne la chercher violemment. Kristina semblait être à la fois sous emprise, amoureuse, tiraillée, perdue » déclare-t-elle.
L’enquête approfondie dévoile un mail de Kristina et un message téléphonique de plus de 7 minutes sur le répondeur des parents de la femme qui se donnera la mort en 2010. Plusieurs textos portés à la connaissance du Point décrive une femme apeurée, en danger constant face à la violence de Bertrand Cantat. « C’est un vrai pervers narcissique. Il est très charismatique. Quand il entre dans une pièce, il absorbe toute l’énergie. Après, il vous tient » assure un membre de Noir Désir.