Grammy Awards : aucun homme blanc n’est nommé pour le meilleur album, une première depuis 1999
Avec un mode de scrutin modifié, les Grammys ont fait un pas en avant pour la diversité.
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Cette nouvelle n’est pas anodine quand on connaît le passif très blanc de la cérémonie des Grammy Awards. En 2014, le magazine américain The Fader expliquait que depuis l’origine de la cérémonie en 1959, moins de 20 % des titres d’album de l’année étaient attribués à des artistes noirs, soit 10 artistes sur un total de 56. Depuis 2014, les choses n’ont pas vraiment évolué puisqu’en trois ans, aucun artiste noir n’a gagné la fameuse récompense, le vote ayant successivement couronné Beck, Taylor Swift ou dernièrement Adele. Une discrimination qui n’épargne pas les autres sélections puisqu’en 2014, les catégories “Meilleur artiste”, “Disque de l’année” et “Chanson de l’année” étaient toutes trustées par des artistes blancs. Cette édition 2017 marque donc un tournant important.
Interrogé il y a quelques jours par le magazine The Fader, Bill Freimuth, le vice-président de la Recording Academy a expliqué qu’il ne s’agissait pas cette année de corriger les choix des éditions précédentes mais seulement de sélectionner les meilleurs artistes sans distinction de race ou de genre. Il ajoute :”Nous essayons vraiment de décourager la prise en compte de la couleur de peau de l’artiste ou même de son genre. […] Nous ne conservons pas de statistiques sur l’ethnicité ou l’âge de nos nominés.”
Cette meilleure représentation de la diversité pourrait s’expliquer, selon le magazine Variety, par les modifications qui ont récemment été opérées au sein de l’académie. Cette année, pour la première fois depuis la création de la cérémonie, les membres de l’Académie pourront voter en ligne. Cela ne semble pas si radical et pourtant, cette transition est décisive. Le vote papier empêchait de nombreux membres de l’industrie, en tournée ou occupés à l’étranger, de voter. Ce changement permettra donc un scrutin plus large et évitera les bulletins non valides ainsi que les fraudes. Pour peut-être plus de justesse dans les décisions et une meilleure représentation ethnique et artistique dans les nominations.
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