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Cette fois-ci, Jordan est venu en stop. Quatorze kilomètres depuis Biesles (Haute-Marne) jusqu’à Chaumont, ville surtout connue pour son école de gendarmerie et ses élèves trop zélés, selon lui. Ils lui ont fait sauter son permis à la suite d’un test salivaire positif au cannabis. Ce forgeron de 24 ans et ses copains rappeurs se flattent d’entretenir des relations un peu houleuses avec la « schmitterie », comme ils disent. « L’autre jour, on est allés sonner à l’hôtel de police à 6 heures du matin pour prendre le petit déjeuner avec eux, après ils nous ont coursés dans la rue, ça ne les a pas fait rire », se marre-t-il. (…)

« Nous, les rappeurs des campagnes, on fait du rap de Blanc, du rap de petit bled, de tracteur, de PMU et d’arsouilles. Mais c’est la même misère, le même ennui qu’en cité. C’est une musique de rage d’exclusion. Faire du rap à la campagne, c’est comme faire du blues quand t’es heureux, ça n’a pas vraiment de sens à la base, mais c’est joli, en fait… »

 

 

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