Mardi 29 novembre, le Bondy Blog a assisté à une réunion de coordination de lycées d’Ile-de-France. Objectifs : envisager une mobilisation commune face aux violences qui perturbent la vie de leurs établissements. Le rectorat de Créteil et la région Ile-de-France ont de leurs côtés répondu à nos questions.
“On ne peut pas à la fois enseigner et éteindre des départs de feu dans les toilettes“, s’exaspère l’un d’eux.
“La violence dans nos établissements est précisément due au manque de moyens“, explique Lucie O., professeur de français au lycée Jean-Rostand de Villepinte.
L’assemblée générale a lieu dans un local qui croule sous les livres, au rez-de-chaussée d’un immeuble du 12ème arrondissement de Paris. A l’autre bout, on entend faiblement un cours d’alphabétisation. “L’AG” s’est transformée en réunion en petit comité rassemblant sept enseignants qui, nous dit-on, représentent eux-mêmes les AG de cinq lycées et collèges d’Ile-de-France : Maurice-Utrillo à Stains, Jean-Rostand à Villepinte, Jean-Renoir à Bondy, Guy de Maupassant à Colombes et Danielle-Casanova à Vitry-sur-Seine. […]
Très vite, le ton est donné avec le récit de l’enseignante de Maurice-Utrillo de Stains. “Jeudi, on a eu une tentative de blocus, puis vendredi, des gamins cagoulés se sont postés devant le collège avec des poubelles et des bouteilles d’essence. Un gamin a essayé d’entrer mais il s’est fait dégommer à coup de barre de fer. Sous la menace, nous avons pu empêcher que le feu soit mis à une poubelle et confisquer projectiles et barres de fer”, témoigne sous couvert d’anonymat, la professeure devant ses confrères, consternés mais pas surpris. En conséquence, selon son récit, environ la moitié des enseignants du lycée Utrillo a exercé son droit de retrait. […]
Même si l’objectif affiché du blocus par les élèves a été la protestation contre l’esclavage en Libye selon l’enseignante, la situation est vue comme un pic dans un climat de violence. “Un inspecteur est venu à Utrillo, poursuit son collègue, qui préfère aussi rester anonyme. Il nous a dit que tout allait bien au lycée et que c’était à l’extérieur qu’il y avait des tensions. On croit rêver !” s’exclame-t-il. […]