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Ce scrutin aura lieu dans dix-huit mois, ce sera le premier grand test électoral du quinquennat, et Macron veut en faire, après la présidentielle, la deuxième étape de la recomposition du paysage politique. Et ce qui est fascinant, c’est que ses opposants sont en train de tomber à pieds joints dans son piège. Le premier truc, c’était de changer le mode de scrutin. Le Président, on le sait, veut en finir avec le vote par grandes régions pour restaurer le système avec une seule grande liste nationale.

La plupart des partis y sont favorables, à part Les Républicains, tous sont pour, et surtout la France Insoumise et le Front National. Or, désormais, avec le non-cumul, quiconque mène une liste aux européennes doit s’engager à abandonner son mandat le plus ancien. C’est la raison pour laquelle Marine Le Pen ne conduira pas la liste FN. Parce qu’elle aurait dû démissionner de l’Assemblée nationale. Même chose pour Jean-Luc Mélenchon : s’il veut rester député des Bouches-du-Rhône, il va devoir trouver un remplaçant chez les Insoumis.

S’il devient président des Républicains, Laurent Wauquiez pourrait conduire la liste de la droite aux européennes, mais il devrait d’abord lâcher la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et surtout, l’élection sera compliquée. Parce qu’Emmanuel Macron veut rassembler tous les pro-européens, de droite et de gauche, sur une même liste. Il s’est quasiment mis d’accord avec Alain Juppé. A l’inverse, tous les eurosceptiques ou europhobes de LR, de la France Insoumise, ou du Front National, se diviseront sur plusieurs listes concurrentes. Et voilà : une large coalition dominante au centre, et deux oppositions rabougries et radicalisées, l’une tout au bout à gauche, l’autre tout au bout à droite, les européennes, c’est pas un piège à cons, non, c’est un piège à anti-Macron !

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