Obsédés par la défense des identités ethniques, de genre et de sexualité, les progressistes en oublient le bien commun, déplore cet intellectuel dans un essai paru en août. Aux Etats-Unis, une volée de bois vert a accueilli cette mise en garde.
Dix jours après l’élection de Donald Trump, le 18 novembre 2016, une tribune parue dans le New York Times a soulevé une vive polémique au sein de la gauche américaine, sonnée par l’élection d’un tel président et l’amère défaite de Hillary Clinton. Son auteur, Mark Lilla, professeur à l’université Columbia et historien des idées, affirmait que « ces dernières années, la gauche américaine a cédé, à propos des identités ethniques, de genre et de sexualité, à une sorte d’hystérie collective qui a faussé son message, au point de l’empêcher de devenir une force fédératrice capable de gouverner ».
C’est en effet d’un royaume perdu à reconstruire dont parle Mark Lilla : la gauche américaine. Car, selon lui, et contrairement aux apparences, « Donald Trump n’est pas le plus grand de nos soucis ». Les progressistes (« we liberals ») devraient davantage s’inquiéter du basculement à droite de la société américaine, une réalité dont le président n’est qu’un symptôme.
Hélas, la gauche ne s’en préoccupe pas. Elle traverse une phase « narcissique » et « suicidaire », affirme Mark Lilla avec une colère rentrée (…)
Merci à Lilib