Soupçonné d’appartenir à un réseau de financement d’un émir de Daech, un gardien de la paix a été mis en examen en juin pour association de malfaiteurs terroristes. Cette semaine, il a été révoqué de la police. « Le Point » a pu avoir accès à ses procès-verbaux d’audition.
La lecture de l’ensemble des procès-verbaux est édifiante, voire inquiétante, d’autant que ce gardien de la paix était très correctement noté par sa hiérarchie et très apprécié de ses collègues.
Sur les réseaux sociaux, le policier utilisait différents pseudonymes pour faire de la propagande en faveur de Daech. Il s’y réjouit entre autres du meurtre d’un couple de fonctionnaires de police à Magnanville en juin 2016
«Comment avez-vous pu fournir une carte d’identité à votre frère et son complice pour qu’ils commettent des escroqueries tout en sachant que l’argent était envoyé en Syrie à des membres de l’État islamique ?» «Je ne sais pas, répond le policier, qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde. C’était de la bêtise, une idiotie monumentale. J’ai fourni des moyens pour qu’ils commettent des escroqueries servant à financer la cause. Les faits parlent d’eux-mêmes.»
Les faits ? Grâce à la carte d’identité subtilisée sur un individu entendu dans le cadre d’une enquête menée par le policier radicalisé, le réseau d’escroquerie s’est alors mis en place sur le darknet et a permis de récolter plusieurs dizaines de milliers d’euros à destination de l’État islamique. […]