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Des associations engagées dans l’hébergement d’urgence critiquent un projet de circulaire du Ministère de l’Intérieur pour renforcer les contrôles.

« L’argument qui nous a été présenté ce matin est qu’il faudrait vider les centres d’hébergement des personnes qui n’auraient pas à être là (personnes sans-papiers, déboutées, ou visées par une mesure d’éloignement) pour laisser la place aux personnes en situation régulière », détaille Patrick Doutreligne, spécialiste du mal-logement, et président de l’Union des organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss).

Le Gouvernement cherche à réaliser la promesse faite à Orléans par Emmanuel Macron en juillet dernier : « d’ici à la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues ». L’échéance approche.

Se désocialiser encore plus

« Ce matin, nous avons dit au gouvernement :”Attention, vous êtes en train de franchir trois lignes rouges”, raconte Patrick Doutreligne. L’accueil inconditionnel, le non-respect de la loi informatique et libertés si on nous demande de transmettre des listes, et d’éventuelles interventions de la police dans les centres ». Le ministère de l’Intérieur assure pour sa part que « les équipes mobiles ne comprendront pas de forces de l’ordre » et qu’« il n’y aura pas de prise d’empreintes ».

« Peut-être que la police ne viendra pas la première fois, mais on ne va pas contrôler des personnes déboutées pour ne rien leur dire ensuite, juge Jean-Claude Mas, secrétaire général de la Cimade. L’expérience montre que l’examen des situations va engendrer des assignations à résidence, des mesures d’éloignements et des mises en centre de rétention. »

Pour lui, cette situation mettra les acteurs sociaux en porte-à-faux vis-à-vis des personnes qu’ils sont chargés de mettre à l’abri : « Le risque est que ces personnes, apprenant l’existence de ces contrôles, ne viennent plus. Elles préféreront être à la rue et se désocialiser encore plus. Ce serait dramatique. »

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