Le 1er janvier 2017, un attentat de l’Etat islamique faisait 39 morts, dont une Française, dans une discothèque. 57 personnes, dont deux Français, sont jugées à partir de lundi. C’est un procès hors norme qui s’ouvre, lundi 11 décembre, en Turquie : celui de l’attentat sanglant perpétré la nuit du Nouvel An 2017 dans une boîte de nuit d’Istanbul par un combattant ouzbek de l’organisation Etat islamique (EI), qui avait tué 39 personnes, dont une Franco-Tunisienne, Senda Naka.
L’enquête turque a mis au jour un réseau djihadiste tentaculaire. Selon l’acte d’accusation, dont Le Monde a pris connaissance, 57 personnes vont être jugées. Parmi eux, 12 Chinois, essentiellement ouïghours, 11 Turcs, 10 Ouzbeks, trois Kirghizes, 2 Tadjiks, 2 Russes, 2 Egyptiens, 1 Somalien mais aussi 2 Français : Abdurrauf Sert, un Franco-Turc de 22 ans originaire de Lyon, présenté comme un cerveau de l’opération, et Tene Traore, une Franco-Sénégalaise de 24 ans, mariée religieusement avec l’auteur de l’attaque.
(…) Un mois plus tard, l’épouse du tueur, la Franco-Sénégalaise Tene Traore, est arrêtée à son tour, ainsi que le Franco-Turc Abdurrauf Sert. L’acte d’accusation ne s’étend pas en détail sur leur rôle dans l’opération : présenté comme un co-organisateur de l’attaque, Abdurrauf Sert est soupçonné d’avoir fourni des appartements utilisés par le terroriste et d’autres membres de la cellule.
Me Samia Maktouf, qui représente les familles de la Française Senda Naka et de son mari tunisien, tous deux morts dans l’attentat, attend du procès qui s’ouvre qu’il fasse « toute la lumière sur les ramifications internationales de cette cellule terroriste », et notamment sur ses relais français. S’il a quitté la France en 2009, Abdurrauf Sert serait en effet, selon les informations du Monde, repassé dans la région lyonnaise courant 2016, quelques mois avant l’attentat de la Reina.