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Les pratiques sportives pourraient être un terreau fertile pour la radicalisation. Petit à petit, la prévention des comportements déviants dans le sport s’organise.
Depuis quelque temps, Médéric Chapitaux, chercheur en sciences sociales dans le sport, arpente l’Hexagone avec son livre sous le bras. Volontairement, il lui a attribué un titre étonnant : Le sport, une faille dans la sécurité de l’État.

« Tout laisse à penser qu’on a un vrai problème dans le sport, expliquait-il au micro de France Bleu. Les services de renseignements l’ont déjà mentionné à de multiples reprises. Il est important que les autorités sportives s’emparent de cette problématique afin de préserver l’avenir de nos enfants. »

Loïc Garnier, chef de l’unité de coordination de lutte antiterrorisme, citait ce jour-là l’exemple d’un licencié dans un club de close-combat à Paris. Pratiquant un islam fondamentaliste, « il cherche à endoctriner des adhérents et ne respecte plus les règles à l’égard de ses adversaires non musulmans, en particulier l’interdiction de frapper au visage une personne au sol ».

Dernièrement, un club de foot de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), a écarté deux entraîneurs fichés S. « Leur implication dans le prosélytisme en faveur du djihad étant avérée. »

Mais le message passe mal. « Il y a une véritable omerta des fédérations, regrette Patrick Karam. Tout le monde est dans le déni. Les clubs ont peur de perdre des licenciés, leurs subventions et que l’on jette l’opprobre sur leur discipline. »

Plusieurs pratiques sportives sont particulièrement touchées : les sports de combat, la musculation, les sports de tirs ou encore les sports collectifs (notamment le football et le futsal). « Il s’agit des disciplines qui s’implantent dans les quartiers, donc il y a plus de tentatives d’infiltration. Mais tout le monde est concerné. On a parfois eu des retours dans le handball, le basket-ball. »

Mais le vrai problème se situe au niveau des entraîneurs. « Ce n’est pas le sport qui développe nos valeurs. Ce sont les éducateurs. » Ce qu’ils cherchent avant tout à repérer, c’est le changement de comportement de certains jeunes. « Lorsqu’ils s’enferment dans un discours complotiste et victimaire par exemple, il est urgent d’intervenir. »

« Il faut qu’ils puissent analyser et comprendre chaque situation. Dans le cas d’une femme qui veut jouer voilée, ou d’un homme qui refuse d’avoir un entraîneur féminin, on ne peut pas parler de radicalisation. Parfois, c’est juste de l’ignorance. Celui qui veut prier sur le terrain ou dans le vestiaire ne sait peut-être pas faire la différence entre le cadre public et le cadre privé. »
(…)

Ouest France

(Merci à Lilib)

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