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Un rapport montre que l’organisation djihadiste a récupéré du matériel livré aux groupes anti-Assad par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.

Trois ans d’enquête de terrain entre Kobané, en Syrie, et Bagdad, en Irak, 40 000 pièces récupérées sur les lignes de front et soigneusement analysées, des dizaines de contrats d’achat et d’exportation passés au crible : le rapport sur les armes de l’organisation Etat islamique (EI), publié jeudi 14 décembre par l’ONG Conflict Armament Research (CAR), est l’étude la plus complète produite à ce jour sur ce sujet aussi explosif que complexe.

Il fait la lumière sur les filières d’approvisionnement souvent tortueuses mises en place par l’organisation djihadiste, via la Turquie en particulier, pour constituer et entretenir son arsenal. Il démontre qu’au-delà des saisies réalisées dans les stocks des armées syrienne et irakienne, l’EI est parvenu à récupérer beaucoup d’armes fournies aux groupes rebelles syriens par leurs parrains étrangers, notamment les Etats-Unis et l’Arabie saoudite. Il révèle enfin que ces livraisons ont été effectuées quasi systématiquement en violation des accords conclus avec les pays où ces armes ont été produites – principalement des Etats d’Europe de l’Est – qui incluaient une clause de non-réexportation.

« L’introduction de matériel militaire dans le conflit syrien par des parties étrangères (…) a permis indirectement à l’EI d’obtenir des quantités substantielles de munitions anti-blindage », affirme le rapport. « Ce matériel inclut des armes anti-tanks dotées de systèmes de guidage et diverses variétés de roquettes munies de charges tandem, destinées à détruire des blindages modernes réactifs. Ces équipements continuent de poser une menace significative pour l’ensemble des troupes mobilisées contre les forces de l’Etat islamique », poursuivent les auteurs.

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Le Monde

Merci à valdorf

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