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CHRONIQUE – Si Jean-Luc Mélenchon ne cesse d’attaquer le ­catholicisme au nom de la laïcité, il ne voit pas ou ne veut pas voir qu’aujourd’hui, l’islam ne respecte aucunement la séparation ente le temporel et le ­spirituel.

Il paraît que la France a un problème avec la laïcité. Les uns trouvent que ses règles ne sont plus ni respectées ni défendues ; les autres jugent que la «laïcité à la française» est un outil scandaleux de répression de la liberté religieuse, voire une arme antimusulmans. L’hommage national rendu à Johnny Hallyday montre pourtant qu’elle fonctionne parfaitement. On avait le président de la République, mais qui a discouru sur le parvis de l’église. On avait la Madeleine, édifice que Napoléon avait fait construire justement pour réconcilier les deux France, celles de l’Ancien Régime et de la Révolution. On avait un prêtre mais pas de messe. On avait la foi chrétienne du défunt, sa quête spirituelle, mais une vie dissolue de grand pécheur. On a même vu le Président hésiter, devant le cercueil, à agiter le goupillon, puis renoncer. Il aurait pu s’en emparer sans que les Français s’en offusquent. De Gaulle priait dans une église, faisait le signe de croix, mais ne communiait pas quand il y était en tant que président. Personne ne reproche à ses successeurs de poser une kippa sur leur tête dans une synagogue ou de se déchausser en entrant ans une mosquée.

C’est tout l’esprit de la loi de 1905, telle que l’ont voulue Briand et Jaurès: la laïcité consacre la séparation de l’Eglise et de l’Etat ; elle ne vise pas à la déchristianisation de la société française. Elle est anticléricale, pas antichrétienne. Elle «n’est pas schismatique, elle est révolutionnaire», disait Jaurès. Elle rejette l’influence du spirituel sur le temporel ; elle ne rejette pas l’identité chrétienne de la France.

Lors des débats parlementaires de 1905, l’extrême gauche a reproché à Briand et à Jaurès leur excessive modération ; elle voulait déchristianiser la France, éteindre «dans le ciel des lumières», selon la célèbre expression du socialiste Viviani. Cette tradition politique est aujourd’hui assumée par Jean-Luc Mélenchon, qui a protesté avec véhémence contre la présence du Président à la Madeleine.

Mélenchon ne comprend pas ou ne veut pas comprendre que le pouvoir temporel de l’Eglise a été réduit à néant. Attaquer le catholicisme au nom de la laïcité, c’est, selon l’expression de Karl Marx, «mettre une claque à sa grand-mère». Mélenchon ne voit pas ou ne veut pas voir qu’aujourd’hui, il y a une religion qui ne respecte aucunement la séparation ente le temporel et le spirituel parce que, depuis sa création, elle ne les a jamais séparés ; et qui n’hésite pas à brouiller la coupure entre le privé et le public avec des fidèles priant dans la rue et affichant avec ostentation des tenues religieuses, hommes et femmes, dans l’espace public.

Cette religion, c’est bien sûr l’islam. Il est vrai que de nombreux électeurs de Mélenchon à la présidentielle de 2017 sont des fidèles de cette religion. Ceci explique en partie cela. Surtout, ce n’est pas tant la laïcité qui pose problème avec cette religion sans clergé que l’assimilation d’une population venue de contrées étrangères et produit d’une civilisation qui refuse de faire sien l’héritage de la civilisation française façonnée par le catholicisme. On comprend mieux que tout le monde préfère parler de laïcité.

Le Figaro

Merci à valdorf

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