Le laboratoire de recherches du CNRS Travail emploi et politiques publiques (TEPP) publie, vendredi 15 décembre, une étude d’une ampleur inédite sur la discrimination à la location d’appartements, à l’œuvre dans de nombreuses villes de France. Elle vise notamment les populations d’origines supposées maghrébine et africaine qui ont globalement 26 % de chances de moins que la moyenne de visiter un logement à louer.
Les quatre chercheurs des universités de Bourgogne-Franche-Comté, Marne-la-Vallée et Le Mans ont réalisé un « testing » – méthode scientifique qui mesure les écarts de taux de réussite entre des candidatures fictives – d’une ampleur inédite.
Ils ont élaboré les réponses de huit faux candidats, aux profils variés, à une centaine d’annonces de location du parc privé émanant de particuliers et d’agences immobilières, dans chacune des cinquante villes cibles.
Un profil se voulait neutre – devant servir de référence –, celui d’un certain Sébastien Petit ; un deuxième, Frédéric Rousseau, affichait une adresse dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) où il candidate ; Kevin Durand mentionnait qu’il était âgé de vingt ans ; quatre profils portaient des patronymes supposant une origine maghrébine, Mohamed Chettouh, Mounir Mehdaoui, fonctionnaire, Karim Benchargui, également résident en QPV, et Nordine M’Barek ; enfin, Désiré Sambou campait le candidat d’origine présumée africaine.