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Face aux polémiques suscitées par les ateliers en « non-mixité raciale » organisés dans le cadre d’un stage syndical de SUD-Education 93, qui propose d’analyser le « racisme d’Etat », l’historien plaide pour « un peu d’humilité et de sang-froid », de tous les côtés.

Pap Ndiaye : « Il existe bien un racisme structurel en France »

Dans quelle démarche s’inscrivent ces réunions en « non-mixité raciale » ?

Ces réunions visent à rassembler ponctuellement des personnes qui ont en partage un ou plusieurs stigmates pour exprimer les difficultés en confiance et favoriser l’« empowerment ». Aux Etats-Unis, ce genre d’événement est courant dans la vie sociale, c’est une pratique de socialisation parmi d’autres.

Ces réunions non mixtes s’inscrivent dans une histoire longue, puisque, depuis un demi-siècle, la question a été débattue dans les milieux politisés, d’abord aux Etats-Unis chez les militants du Black Power, puis chez les militantes féministes dans les années 1970, les militants homosexuels dans les années 1980, etc. En général, même si la non-mixité n’a jamais disparu pour la socialisation, c’est l’approche « ouverte » qui a prévalu, car à chaque fois, deux problèmes épineux se sont posés : l’un à propos du tri préalable des participants, qui semble consolider les critères discriminatoires que l’on veut combattre ; l’autre à propos de l’isolement des groupes en question : ne vaut-il pas mieux construire des alliances avec toutes les personnes de bonne volonté plutôt que de se retrancher dans un entre-soi politiquement limité ?

(…) Le Monde

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