CHRONIQUE – On pourrait accuser Internet de tous les maux, mais on refuserait de voir la stratégie délibérée des groupuscules féministes, gays, antiracistes qui sont tous alliés contre leur ennemi commun : le mâle blanc hétérosexuel.
Avis aux éternels potaches. Aux rois de la blague de mauvais goût. Aux empereurs du jeu de mots débile. Ils sont sous surveillance. Leur vie est en danger. Leur destin peut basculer pour une parole de trop. C’est ce qui est arrivé au présentateur de l’émission de France 2 «Les Z’amours»: Tex. Depuis dix-sept ans, il avait eu souvent l’occasion de déployer son humour lourdingue, un peu niais, jamais subtil. Et puis, soudain, la vanne de trop. Qui frappe là où il ne faut pas: «Que dit-on à une femme qui a deux yeux au beurre noir? Rien. On lui a déjà dit.» À ces mots, les réseaux sociaux s’agitent. La secrétaire d’État à l’Égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, alerte le CSA.
La délation d’État est à l’œuvre dans la foulée de «#balancetonporc». Tex finit par être renvoyé par la chaîne publique! On pourrait multiplier à loisir les anecdotes similaires qui attestent de cette ambiance de «chasse aux sorcières»: le footballeur Antoine Griezmann qui doit s’excuser parce qu’il s’est grimé en Noir pour imiter un joueur de basket américain. Ou une Miss France insultée et traitée de raciste parce qu’elle ose parler de la «crinière de lionne» d’une autre Miss France, venue de Guadeloupe.
On pourrait considérer tous ces micro-événements avec dédain et mépris. On pourrait accuser internet de tous les maux. On passerait à côté de l’essentiel. On refuserait de voir en face une stratégie délibérée, longuement mûrie, et qui arrive à maturité aujourd’hui. Des groupuscules féministes, gays, antiracistes, chacun suivant ses objectifs propres, mais qui sont tous alliés contre leur ennemi commun: le mâle blanc hétérosexuel. Qui ont une inspiration philosophique commune venue de la fameuse «French Theory», théorie de la déconstruction passée par les campus américains depuis les années 1960 et transformée là-bas en «politiquement correct» médiatique et judiciaire.
Ils jouent aux faibles mais sont les vrais puissants. L’État est de leur côté. La machine judiciaire est à leur service. Les médias de gauche les soutiennent. Au nom du droit des minorités et du respect des éternelles victimes – femmes, homosexuels, minorités «racisées» -, ces militants veulent effacer toute expression culturelle de l’Occident.
Leurs méthodes peuvent changer, leur objectif reste le même. Ils transforment les femmes savantes de Molière en un brûlot féministe. Ils accusent Michel Audiard d’avoir été collabo. Ils auraient censuré les chansons de Brassens ou de Brel (pour homophobie ou misogynie). Ils accusent la grammaire d’entretenir les inégalités entre hommes et femmes. Ils ne laissent rien passer, pas la moindre petite blague, pas la moindre expression. Ils ont fait leur une vulgate marxienne mâtinée de gramscisme: la culture est, pour eux, le reflet des rapports de force dans la société. La culture de l’homme blanc hétérosexuel, même dans son humour le plus anodin, est oppressive par essence ; elle doit donc être délégitimée, ostracisée, diabolisée. Pour être éradiquée. Avant d’être remplacée.
«On ne détruit réellement que ce qu’on remplace», disait Danton
Merci à valdorf