La vente de terres agricoles auvergnates à des Chinois révèle le problème de l’accaparement des terres par des groupes financiers au détriment du modèle français d’agriculture familiale, estime la Safer. Elle demande une modification du cadre juridique.
« Dans cette affaire, les Chinois jouent un rôle de déclencheur d’émotion ». La formule est de Jacques Chazalet, le président de la Safer (*) Auvergne-Rhône-Alpes afin de montrer que le problème n’est pas la nationalité des acquéreurs. Mais le résultat d’une dérive observée, impuissante jusqu’à présent, par la société anonyme à but non lucratif, chargée de veiller sur le marché des terres agricoles.
Après avoir, à de multiples reprises, attiré l’attention des pouvoirs publics sur un vide juridique permettant des transactions comme celles qui ont été scellées dans l’Allier et dans l’Indre, elle espère que cette fois ce « déclencheur d’émotion » permettra d’aboutir à des actions concrètes.
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Emmanuel Hyest craint que l’agriculture française suive le même chemin que la pêche. « Les pêcheurs ne se plaignent plus comme il y a vingt ans. Pourquoi ? Parce qu’ils sont devenus employés. La plupart des entreprises ont été rachetées par un même armateur, qui est en fait un groupe de grande distribution français. Il détient aujourd’hui 60 % de la flotte. »
Merci à Marie Salers