L’État invite des figures du djihadisme international à discourir
L’Algérie officielle a trouvé la solution à ce qu’elle appelle “la catastrophe sociétale” en organisant un colloque international islamique ce samedi 29 décembre à Alger, avec la participation de plusieurs prédicateurs salafistes et djihadistes, dont des membres de l’organisation terroriste de l’Union internationale des Oulémas musulmans que préside un certain Youcef Al Qaradaoui. Cette organisation dont le siège se trouve au Qatar, a été dernièrement rajoutée par les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, la Tunisie, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, dans la liste des organisations terroristes.
C’est donc sous le haut patronage des ministères de la Culture de Azzedine Mihoubi et des Affaires religieuses de Mohammed Aïssa que se déroulera ce samedi à 9 heures, et durant trois jours, au palais de la culture Moufdi Zakaria d’Alger, un colloque qui a pour but «le rétablissement des valeurs islamiques de la société algérienne» qui serait, selon les organisateurs, en «déliquescence» et qui nécessiterait bien entendu un traitement islamiste de choc!
Et pour ce faire, les commis du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ont invité un ramassis de prêcheurs du wahhabisme et de l’islamisme international, dont le passé témoigne, pour la plupart, d’une activité terroriste certaine, afin de prodiguer à l’Algérie les recettes, mille fois tentées ailleurs avec succès d’ailleurs, puisque les organisations terroristes y ont pris racine, comme en Syrie ou en Iraq.
Le pire est que sur la page Facebook qui fait la promotion de l’événement, les organisateurs parlent dans un langage pseudo-scientifique de « reculs des valeurs sociétales en raison des aspirations au libertinage, ce qui a éloigné l’Algérie du progrès et provoquée la baisse de la conscience comportementale à cause du recul de l’islam en Algérie », pouvait-on lire dans cet indigeste charabia qui ne veut rien dire, sinon qu’il faille plus d’islamisme pour régler une situation causée elle-même par l’abrutissement et l’islamisme institutionnels !
Parmi les participants, on retrouve les personnages suivants, qui logent dans les hôtels les plus luxueux de la capitale, avec l’argent du contribuable, en pleine austérité et planche à billets :
Mohammed Al Hacen Ould Eddadou, prédicateur salafiste mauritanien et membre de l’Union internationale des Oulémas musulmans . Il est né en 1963 et a été formé dans les « universités » islamiques saoudiennes dont celle de Ryad. Ce prédicateur est interdit d’entrée dans plusieurs pays arabes dont l’Arabie Saoudite, la Tunisie, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et l’Égypte (excusez du peu). C’est également un repris de justice qui a été emprisonné plusieurs fois dans son pays pour « incitation au djihad », entre 2003 et 2005 avant qu’il ne soit libéré après le coup d’État qui a vu s’installer Sidi Ould Cheikh Abdallahi, à la tête de l’État mauritanien. L’un de ses fervents défenseurs fut, Youcef El Qaradaoui qui avait signé un appel à le libérer, avec d’autres figures de l’Islamisme international dont le Koweitien Abdullah Al Ali Lamtaouaa et le Soudanais Issam Al Bachir. Il a dernièrement condamné ouvertement l’emprisonnement des prédicateurs Wahhabites Saoudiens dont le tristement célèbre Cheikh Salamane Al Ouda en septembre dernier, par les autorités saoudiennes.
Hassan Al Hussaini : Surnommé le Ali Belhadj du Bahreïn, il est prédicateur et animateur d’émissions télévisuelles Bahraïni, très célèbre dans les milieux islamistes.(…)
Abd El Madjid Ennajjar : Islamiste et membre de l’Union internationale des oulémas musulmans.il est membre fondateur du mouvement d’Ennahda Tunisien. (…)
Ahmed Boussak : l’une des plus anciennes figures algériennes de l’islamisme wahhabite qui a étudié en Arabie Saoudite depuis 1988 et où il enseigne actuellement la législation islamique à l’université de Naif. (…)
Ibrahim Al Dib : Égyptien, spécialiste dans les comportements sociétaux dans les pays islamiques et « théoricien » sur l’édification de la « personnalité coranique ». Cet islamiste qui a fait des études doctorales au Danemark (…)
En clair, un bien joli cadeau aux Algériens pour finir l’année 2017 !!!