Trois ans après l’attentat dont a été victime Charlie Hebdo, le directeur de la rédaction Riss regrette que la liberté d’expression devienne “un produit de luxe”, déplorant le coût consacré à la sécurisation du journal, dans un numéro à paraître mercredi.
Trois ans dans une boîte de conserve” titre le numéro anniversaire de mercredi. Sur la une, un dessin de Riss montre la porte d’un bunker où est inscrit “Charlie Hebdo”, et où quelqu’un dit à travers un fenestron entrouvert : “Le calendrier de Daech ? On a déjà donné.”
“Chaque semaine, au moins 15.000 exemplaires, soit près de 800.000 exemplaires par an, doivent être vendus uniquement pour payer la sécurisation des locaux de Charlie Hebdo”, écrit Riss dans un édito intitulé “Liberté d’expression, combien ça coûte ?“.
“Est-il normal pour un journal d’un pays démocratique que plus d’un exemplaire sur deux vendus en kiosque finance la sécurité des locaux et des journalistes qui y travaillent ? Quel autre média en France doit investir autant d’argent pour lui permettre d’user de cette liberté fondamentale qu’est la liberté d’expression ? “, s’interroge-t-il. “Cette liberté, vitale et indissociable de notre démocratie, est en train de devenir un produit de luxe, comme le sont les voitures de sport ou les rivières de diamants de la place Vendôme, et dont seuls les médias fortunés pourront jouir à l’avenir“, regrette le directeur. […]
Merci à Man from Dystopia