Editorial du monde daté du 5/01/2018 sur la discriminations des jeunes des “quartiers populaires” et le retour des emplois “francs” dans une dizaine de “territoires”.
Cette décision est positive, mais elle ne sera utile que si l’Etat se donne les moyens d’assurer sur le terrain l’accompagnement des jeunes des quartiers, qui, souvent, n’ont pas les codes d’accès à l’emploi.
En France, il y a encore des murs à abattre. Prenons deux jeunes ayant le même diplôme, le même âge, le même parcours, qui postulent pour le même emploi. L’un a deux ou trois fois moins de chances d’être recruté que l’autre. Pour les recalés, les compétences ne sont pas en cause, ce sont les origines : les diplômés de l’enseignement supérieur issus de l’immigration et des quartiers populaires figurent parmi les profils les plus discriminés. […]
Ces inégalités ne sont pas nouvelles, mais elles ont tendance à s’accentuer. Trop souvent les entreprises cultivent l’entre-soi et privilégient des profils de diplômés de grandes écoles de commerce ou d’universités de renom, c’est-à-dire d’établissements auxquels la plupart des jeunes issus des quartiers populaires ont difficilement accès. […]
Le président de la République va ressusciter les emplois francs abandonnés par son prédécesseur. M. Macron a attribué l’échec du premier essai au fait qu’il y avait «trop de règles, trop de contraintes, trop de critères qui étaient inatteignables». Pour être efficace, le dispositif qui va être expérimenté en 2018 dans une dizaine de territoires sera simplifié : toute entreprise qui embauchera un habitant issu des quartiers prioritaires bénéficiera d’une prime de 15 000 euros étalée sur trois ans pour un CDI et de 5 000 euros sur deux ans pour un CDD de plus de six mois. …]