Questionnée sur l’opportunité d’interdire le port de signes religieux sur les bancs des facs. Avec les étudiants, “on a affaire à des adultes. L’idée c’est que, effectivement, le trouble à l’ordre public, le prosélytisme doivent être combattus. Ensuite, la façon dont les gens s’habillent pour venir à l’université…”, a-t-elle ajouté, redisant son opposition à une loi interdisant le voile dans l’enseignement supérieur.
Le sujet est toujours aussi sensible. Interrogée sur la laïcité, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a estimé que les convictions religieuses devaient rester « uniquement » dans « la sphère privée » ce dimanche sur France 3, avant de revenir sur ses propos dans un tweet, après de nombreuses critiques sur les réseaux.
Invitée à la mi-journée de l’émission « Dimanche en politique », la ministre avait été appelée à réagir à l’expression « radicalisation de la laïcité ». Ces mots avaient été, selon des représentants des cultes reçus à l’Elysée en décembre, utilisés à cette occasion par Emmanuel Macron pour alerter sur les risques d’une conception intolérante de la laïcité.
« Lorsqu’on utilise la laïcité pour poser le débat de l’islam, c’est une erreur », a répondu Frédérique Vidal, en accord avec le chef de l’Etat. « La laïcité, ce n’est pas « Je mets en avant ou j’oppose telle religion à telle religion »», a-t-elle fait valoir alors que le sujet enflamme régulièrement le débat public.
La laïcité, c’est la liberté de conscience, c’est mettre dans la sphère privée les convictions philosophiques, religieuses #DIMPOL
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 7 janvier 2018
« La laïcité », a-t-elle développé, « c’est la liberté de conscience, et c’est mettre dans la sphère privée – et uniquement la sphère privée – les convictions philosophiques, religieuses, etc., des individus pour garantir que ces convictions, ils puissent continuer à les avoir. Mais elles n’ont pas à rentrer dans la sphère publique, voilà ». Cette définition, qui ne correspond pas à la loi de 1905 – à laquelle la ministre s’est pourtant dite « profondément attachée » ce dimanche – a rapidement suscité de nombreuses réactions négatives sur les réseaux sociaux.
« Inquiétant et navrant », a tweeté le président du Conseil national des évangéliques de France (Cnef), Etienne Lhermenault.
[…]Ayons des échanges sereins sur ces questions. La laïcité, c'est la liberté de croire ou de ne pas croire et de l'exprimer dans le respect de l'ordre public.
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 7 janvier 2018