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Si une femme est violée, c’est qu’elle s’était mise en position de l’être”. C’est pour déconstruire cette idée rance que la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania s’est lancée dans l’adaptation d’un fait réel, le viol d’une jeune étudiante sortant de boîte de nuit en 2012 à Tunis par trois policiers, condamnés après deux ans de bataille judiciaire et la publication d’un témoignage à charge contre une société tunisienne encore ultra-patriarcale (Coupable d’avoir été violée de Meriem Ben Mohamed).
Présenté dans la prestigieuse section Un Certain Regard du dernier Festival de Cannes, le film (également lauréat du prix spécial du jury du Festival du cinéma méditerranéen à Bruxelles) frappe par ses choix de mise en scène radicaux, dont celui de ne pas montrer la scène d’agression (évitant l’ambiguïté parfois voyeuriste de la représentation du viol au cinéma). L’espace d’une nuit en pleine Tunisie post-révolutionnaire, neuf plans-séquences magistraux suivent l’errance labyrinthique de la jeune femme (la révélation Mariam Al Ferjani, 28 ans), de la boîte de nuit à l’hôpital et au commissariat où les policiers cherchent à transformer la victime en coupable.  (….)

 

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