Son profil, particulièrement atypique, n’en finit pas d’étonner policiers et magistrats. Selon nos informations, une étudiante de 19 ans, inscrite à la Sorbonne à Paris, projetait de commettre un attentat dans des lieux festifs à Rennes (Ille-et-Vilaine). Son arrestation ainsi que celle d’un autre jeune radicalisé à Villeurbanne (Rhône) avaient été révélées par Le Figaro, le 28 décembre dernier.
Née à Toulouse et domiciliée à Épinay-sous-Sénart (Essonne), la jeune femme n’avait jamais attiré jusqu’à présent l’attention des services antiterroristes. Elle a été identifiée alors qu’elle tentait de se procurer un fusil d’assaut kalachnikov via l’application de messagerie cryptée Telegram. Placée en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la jeune femme, qui vivait en couple, a reconnu d’emblée être « une islamiste convaincue, fière des attentats commis en France », revendiqués par l’organisation État islamique.
Taqya
Toujours selon nos informations, elle a également « regretté de ne pas avoir pu passer à l’action » avant son interpellation et assume avoir pratiqué la « taqya », la stratégie de la dissimulation, afin de ne pas se faire repérer. « Effectivement, cette jeune fille vivait en couple et sans signe extérieur de radicalisation, confie une source proche de l’affaire. Elle sortait et avait une vie sociale normale. Elle buvait de l’alcool et participait à des fêtes entre étudiants. »
En perquisitionnant son domicile, les enquêteurs de la DGSI ont notamment saisi un testament qu’elle avait rédigé en vue de son futur passage à l’acte à Rennes, ciblée en raison d’une présence « moins importante de policiers », selon l’étudiante radicalisée depuis au moins « deux ans ». Mise en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle », elle a été placée en détention provisoire.