La chute de Daech en 2017 n’a pas enrayé la morsure exercée par ceux qui ne veulent pas voir de chrétiens à la surface du globe. En Corée du Nord, au Nigeria, au Pakistan, les violences envers cette religion ne se démentent pas, selon l’étude annuelle de l’association alsacienne protestante Portes ouvertes.
L’association Portes Ouvertes est proche des protestants évangéliques. Pour cette raison, certains la considéreront peu fiable. Mais elle bénéficie à ce titre d’informations de première main sur la vie réelle du christianisme et de son expansion silencieuse – par le biais de petites communautés de laïcs sans clergé dans des pays où cette religion est rejetée. Ainsi de l’Iran par exemple, de la Chine, du Maroc. Elle dispose ainsi de réseaux insoupçonnés et recoupe ses données avec celles de toutes les ONG. Ses résultats sont sérieux.
Et quand on feuillette cet index, la notion de persécution n’est plus un mot. […]
La Corée du Nord, son dictateur, ses bombes… Elle est, de façon ininterrompue, la championne toute catégorie de ce classement depuis 17 ans. L’association assure que « 300 000 chrétiens vivent dans le plus grand secret en Corée du Nord » alors que « le régime devient de plus en plus paranoïaque et impitoyable » et que « la foi en Dieu est une entorse intolérable au culte rendu aux Kim, ce qui conduit à une mort certaine dans un camp ». C’est ainsi que « tout chrétien est considéré comme un traître à la nation. Pour une bible trouvée chez lui, le chrétien sera envoyé en camp de travaux forcés avec toute sa famille. » […]
Autre champion morbide, le Nigeria. Il détient depuis plusieurs années le sinistre record de meurtres de chrétiens : 2 000, selon Portes Ouvertes, en 2017. […]
Troisième tête d’affiche dans l’intolérance, le Pakistan. C’est le pays le plus violent du monde envers les chrétiens. […]
Michel Varton est le directeur de l’association Portes Ouvertes France. Il est le responsable de la publication de cet « Index de la persécution des chrétiens ». Il observe plus globalement : «L’extrémisme islamique est l’un des moteurs de la persécution dans 40 des 50 pays de l’index. Cet extrémisme ne s’exprime pas toujours que par la violence des groupes djihadistes, ce que nous appelons la persécution “marteau”, mais il passe par la pression quotidienne que nous nommons persécution “étau” de la part de la communauté musulmane. Elle est souvent cautionnée et encouragée par les États qui se disent pays musulmans.»
Cet observateur s’inquiète toutefois de voir le même type de radicalité chez les hindous de l’Inde et du Népal, tout comme chez les bouddhistes au Myanmar et au Sri Lanka.» […]