La plus haute instance judiciaire allemande a cassé jeudi un jugement d’acquittement prononcé en 2016 contre sept salafistes qui avaient monté une “police de la charia” dans leur communauté musulmane et ordonné un nouveau procès.
Le tribunal de Wuppertal (ouest), qui les avait acquittés en novembre 2016, a commis “une erreur de droit” dans son jugement, a jugé la Cour fédérale de justice, auprès de laquelle l’accusation avait fait appel.
Ce tribunal avait à l’époque estimé que les prévenus n’avaient pas violé la législation allemande sur le port de l’uniforme.
En septembre 2014, les sept salafistes avaient patrouillé de nuit vêtus de gilets de sécurité orange, portant pour certains la mention “Police de la Charia” dans les rues de Wuppertal, une ville industrielle de l’ouest de l’Allemagne où vit une importante communauté musulmane.
Ils avaient abordé de jeunes musulmans pour leur recommander de ne pas boire d’alcool, de ne pas fréquenter les cafés, salles de jeux ou maisons closes. L’initiative avait suscité l’indignation en Allemagne.
La loi restreignant le port d’uniforme en Allemagne visait à l’origine les défilés de nostalgiques du parti nazi.
Et dans ses attendus, le tribunal de Wuppertal avait estimé que les vestes des salafistes n’étaient “ni militantes ni intimidantes”. Le jugement avait été cassé une première fois, avant d’atterrir à la plus haute instance judiciaire nationale.
La “police de la charia” était à l’époque menée par l’un des prédicateurs salafistes les plus connus en Allemagne, Sven Lau, un converti de 36 ans.
Il a été récemment condamné dans une affaire distincte à 5 ans et demi de prison pour “soutien à une entreprise terroriste” pour avoir recruté des candidats au jihad en Syrie.