Le directeur de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a démissionné de ses fonctions, après l’agression à l’arme blanche jeudi de trois gardiens par un détenu islamiste allemand. «Il m’a indiqué que compte tenu de la situation, les conditions ne lui paraissaient plus réunies pour qu’il puisse diriger l’établissement avec sérénité», a déclaré Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires, alors que des opérations de blocage des prisons à l’appel de syndicats de surveillants, dont celle de Vendin, étaient en cours. La chancellerie a confirmé lundi matin la démission de Richard Bauer, sans donner d’indication quant au calendrier de son remplacement à la tête de l’établissement.
Arrivé en 2011, Richard Bauer se trouvait toujours au centre pénitentiaire ce lundi matin et «assurait ses fonctions», a précisé Alain Jégo. Les premières opérations de «blocage total» des prisons ont débuté lundi à l’aube à l’appel de syndicats de surveillants qui réclament plus de sécurité après l’agression de la semaine dernière à Vendin-le-Viel.
Cerveau des attentats de Djerba de 2002, l’islamiste allemand Christian Ganczarski a agressé et légèrement blessé, jeudi dernier, trois surveillants de cette prison de haute sécurité qui doit accueillir en février Salah Abdeslam pendant la tenue de son procès à Bruxelles. L’homme, qui a frappé en criant «Allah Akbar», a utilisé «un ciseau à bouts ronds et une lame de rasoir», selon Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires. Selon une source syndicale présente lors de l’agression, il s’agirait plutôt d’un couteau de cantine aiguisé et non d’une lame de rasoir.