Editorial du Monde du 4 janvier 2015 sur la 104e Journée mondiale des migrants.
Le Pape invite les migrants à « connaître et respecter les lois, la culture et les traditions des pays qui les accueillent ». Au moment où le projet de loi « asile et immigration » fait l’objet de nombreuses critiques, jusqu’au sein de la majorité, Gérard Collomb devrait s’inspirer de l’humanisme du pape. Dans le strict respect de la laïcité.
Depuis le début de son pontificat, en mars 2013, le pape François a une parole qui bouscule son Eglise quitte à déranger ses fidèles. Il l’a encore montré, à la fin de l’année 2017, en admonestant sévèrement la curie romaine. Mais il ne dévie pas de sa route, en premier lieu dans son combat pour l’accueil des migrants. Dimanche 14 janvier, à l’occasion de la 104e Journée mondiale des migrants et des réfugiés, Jorge Bergoglio, issu lui-même d’une famille d’émigrés italiens venus en Argentine, a employé des mots forts.
«Tout immigré qui frappe à notre porte, a-t-il souligné, est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque, accueilli ou rejeté.» […]
En avril 2016, François était rentré d’une visite sur l’île grecque de Lesbos en embarquant dans son avion trois familles de réfugiés syriens musulmans. Ce geste symbolique avait été diversement apprécié au sein de la communauté catholique. […]
Depuis l’appel du pape en septembre 2015, plus de 3 000 réfugiés ont été accueillis dans les diocèses de France. De nombreux signes montrent cependant que, à la base, les catholiques manifestent une certaine frilosité. […]