Les statistiques sur l’immigration rendues publiques hier révèlent l’ampleur des défis qui attendent Emmanuel Macron sur cette question. Si le gouvernement n’est pas responsable de la situation actuelle, il doit en revanche le saisir à bras-le-corps et ne pas se contenter d’effets de manche.
(Maurice Lachaize est le pseudonyme d’un haut fonctionnaire français)
S’il est un reproche que nul ne pourra adresser au gouvernement actuel, c’est celui de manquer de transparence sur les statistiques de l’immigration, rendues publiques le 16 janvier. De même il serait évidemment de la plus mauvaise foi de tenir l’équipe dirigeante actuelle, au pouvoir depuis six mois, pour responsable d’une situation dont elle a hérité. Il n’empêche: les dernières statistiques révèlent une situation sérieusement préoccupante.
L’augmentation du nombre des demandeurs d’asile en 2017 est spectaculaire. Ils étaient 20 000 en 1997, 61 468 en 2012, et pour la première fois, plus de 100 000 en 2017. Un rapport de la Cour des Comptes d’octobre 2015 souligne que 96 % d’entre eux, même déboutés, ne repartent jamais et deviennent donc illégaux.
En outre, la hausse de l’immigration régulière, mesurée par le nombre des «premiers titres de séjour» délivrés, est tout aussi marquée. En 2017, elle bat tous les records avec 262 000 étrangers supplémentaires. Ce chiffre est dans la continuité d’une évolution de long terme: 125 000 en 1995 ; 186 116 en 2002 ; 183 893 en 2008 ; 193 655 en 2012 ; 210 940 en 2014 ; 215 220 en 2015 ; 230 353 en 2016. En 2017, tous les volets de l’immigration sont à la hausse: professionnels, familial, études et surtout humanitaire.
Cette tendance à l’augmentation se reflète nettement, sur le long terme, dans la démographie française. Le pourcentage des naissances dans les familles composées d’au moins un parent immigré est passé de 26,3 % en 2007 à 30,4 % en 2016 (Ined). En Île-de-France, 38 % des femmes ayant eu un enfant en 2015 sont immigrées (Insee). Selon la sensibilité idéologique de chacun, il est possible d’y voir un phénomène positif ou un sujet de préoccupation.
Merci à valdorf